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FAQ PFAS

  1. Que sont les PFAS ?
  2. Quelle est l’origine des PFAS ?
  3. Comment se dégradent les PFAS ?
  4. Les PFAS sont-ils toxiques ?
  5. Comment les PFAS se sont-ils retrouvés dans l’environnement ?
  6. Comment les PFAS se sont-ils retrouvés dans mon corps ?
  7. Existe-t-il des règles pour les PFAS dans les aliments ?
  8. Quel est le rôle de l’AFSCA ?
  9. Existe-t-il des valeurs limites maximales ou des normes ?
  10. Qu’attend-on des entreprises de la chaîne alimentaire ?
  11. Y a-t-il des risques pour la santé des consommateurs qui ont consommé des aliments contaminés ?


1. Que sont les PFAS ?

Le terme PFAS regroupe les « Substances Per- et PolyFluoroAlkylées ».

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L’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) définit les PFAS comme : 

« Une famille de composés fluorés comprenant au moins un atome de carbone entièrement substitué par des atomes de fluor (c’est-à-dire un groupe perfluoré) ».

Cette définition couvre un large éventail de substances regroupant plusieurs milliers de composés. L’OCDE inclut dans cette classification des substances à chaîne courte et longue, des polymères fluorés, ainsi que des précurseurs susceptibles de se dégrader en PFAS persistants. Les plus connus sont le PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS.  

La liaison chimique carbone-fluor est une liaison très puissante, difficile à rompre. C’est cette liaison qui détermine toutes les propriétés des PFAS : effet antiadhésif, imperméabilité à l’eau et aux graisses, grande résistance à la chaleur intense, tensioactifs (effet “savon”).


2. Quelle est l’origine des PFAS ?

Les composés PFAS n’existent pas à l’état naturel : ils ont tous été synthétisés par l’homme pour leurs propriétés intéressantes.

De ce fait, ces « molécules miraculeuses » sont présentes dans presque tous les secteurs de l’industrie : de l’industrie du textile à celle de l’électronique, en passant par l‘automobile et l’aéronautique, la construction et même la fabrication de dispositifs médicaux.

On les a aussi largement utilisés dans la lutte anti-incendie pour combattre efficacement les feux de grande ampleur, ou ceux de carburant (bases militaires, aéroports, bateaux, raffineries et sites de production pétrolière et gazière, …).

Ces composés font également partie intégrante de notre vie quotidienne : les vêtements imperméabilisés, les sièges automobiles, tapis et tissus d’ameublement, dentifrices, poêles antiadhésives, papiers antisalissures, cosmétiques et bien d’autres.


3. Comment se dégradent les PFAS ?

La liaison chimique carbone-fluor est tellement résistante que les PFAS ne sont presque pas dégradés dans l’environnement : on estime qu’il faut plus de 40 ans au PFOS (un des PFAS) pour voir sa concentration baisser de moitié sur un site contaminé !

Les PFAS font partie des substances « POP » : Polluants Organiques Persistants. On les surnomme souvent « Forever Chemicals ».


4. Les PFAS sont-ils toxiques ?

Certains peuvent l’être, sur le long terme.

Depuis le début des années 1960, certains scientifiques se doutent de la toxicité de ces composés. Avec le temps, on a découvert que certains PFAS se lient aux protéines du sang, qu’ils perturbent le fonctionnement du foie et de la thyroïde, qu’ils provoquent des tumeurs chez les animaux, et tout dernièrement, qu’ils diminuent la réponse immunitaire à la vaccination chez les jeunes enfants.

Récemment, l’agence internationale pour la recherche contre le cancer (IARC) a évalué le risque cancérogène pour l’homme de l’exposition à deux des principaux PFAS de l’EFSA (PFOS et PFOA) et les a caractérisés comme :

  • Cancérogène pour le PFOA (groupe 1)
  • Cancérogène possible pour le PFOS (groupe 2B)
     




5. Comment les PFAS se sont-ils retrouvés dans l’environnement ?

 Il y a plusieurs possibilités :

  • À la fabrication : rejet de fumées dans l’air, et contamination de l’eau des rivières, incidents et accidents dans les usines qui fabriquent les PFAS (pertes, manque d’étanchéité), déchets industriels contaminés, etc.
  • À l’utilisation : de nombreuses industries utilisent des composés PFAS dans leurs processus de fabrication (idem ci-dessus : pertes, manque d’étanchéité, déchets industriels, …).
  • Lutte contre le feu : utilisation de mousses aux PFAS contre les incendies de carburant ou à forte intensité, ainsi que sur les sites d’exercice des pompiers et de l’armée.
  • Le traitement et le stockage des déchets ménagers et industriels : la durée de vie des PFAS est malheureusement bien plus longue que celle des objets qui en contiennent. Un exemple simple : le papier « anti-gras » imprégné de PFAS, finira par se décomposer après quelques mois/années et les PFAS s’infiltreront dans le sol, la nappe phréatique, …
     

6. Comment les PFAS se sont-ils retrouvés dans mon corps ?

Pour la majorité de la population, la plus grande voie de contamination est celle de l’alimentation.

Les PFAS peuvent être présents dans l’alimentation animale, dans les pâtures, sur le sol et éventuellement dans l’eau d’abreuvement du bétail. Les fruits, les légumes et autres végétaux comme les champignons ou les épices, peuvent aussi contenir des PFAS, par déposition atmosphérique ou avoir été absorbés via la terre et l’eau, elles-mêmes contaminées.

Une autre voie de contamination peut être celle de l’eau potable.

Les personnes vivant à proximité ou dans une zone contaminée sont plus à risque. Dans la Région flamande, la carte du site internet de la Région flamande peut vous aider à savoir si vous êtes concernés.
 

7. Existe-t-il des limites pour les PFAS dans les aliments ?

En 2020, l’EFSA (European Food Safety Authority) a évalué le risque des 4 principaux PFAS, compte-tenu des dernières informations scientifiques, pour établir un nouveau seuil de sécurité.

La dose hebdomadaire tolérable (TWI, Tolerable Weekly Intake) a été fixée par l’EFSA à 4,4 ng / kg poids corporel / semaine pour la somme des 4 principaux PFAS (PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS).

Le 16 décembre 2020, le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne ont publié la directive (UE) 2020/2184 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (refonte), y compris des valeurs limites pour les PFAS.

Depuis lors, la Commission européenne a également élaboré deux règlements sur les PFAS : le premier reprend les teneurs maximales applicables à certaines denrées alimentaires, et le deuxième précise les conditions d’échantillonnage et d’analyses de ces composés dans les denrées alimentaires.
 

8. Quel est le rôle de l’AFSCA ?

L'AFSCA est en charge du contrôle de la sécurité alimentaire et supervise l'autocontrôle des entreprises de la chaîne alimentaire.

Depuis 2008, l’AFSCA assure une surveillance générale des PFAS dans la chaîne alimentaire, grâce à son programme de contrôle. Au cours de la période 2008-2024, plus de 1750 échantillons ont été prélevés et analysés pour détecter la présence de PFAS.

Rappelons que ce sont les Régions qui sont responsables du suivi de la pollution environnementale. Elles informent l'AFSCA lorsqu'une contamination peut avoir des conséquences sur la chaîne alimentaire.

Début juin 2021, l’Agence a été informée de la contamination historique de l'environnement par des PFAS à Zwijndrecht. Dès lors, diverses actions ont été entreprises par l’AFSCA :

  • réorientation du programme de contrôle général dans la zone immédiate de 3M (5 km),
  • campagne d'échantillonnage spécifique dans une zone plus large (15 km),
  • surveillance de la contamination de fond en Flandre et en Wallonie,

L’AFSCA a également organisé des campagnes d’échantillonnages ciblés dans les zones à risque de contamination aux PFAS, communiquées par les autorités régionales, en Flandre et en Wallonie.

En outre, l'Agence prévoit chaque année des analyses pour les PFAS sur les produits d'origine animale dans le cadre de son programme de contrôle pluriannuel.
 

9. Existe-t-il des valeurs limites maximales ou des normes ?

Concernant l’eau, des valeurs limites pour les PFAS sont reprises dans la directive (UE) 2020/2184 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine. Cette directive est transposée en droit national par l’Arrêté royal relatif du 4 février 2024 à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine qui sont conditionnées ou qui sont utilisées dans les établissements alimentaires pour la fabrication et/ou la mise sur le marché de denrées alimentaires

Jusqu’au 31/12/2022, en l’absence de teneurs maximales légales européennes ou belges pour les PFAS dans les denrées alimentaires, l’AFSCA basait ses contrôles sur les limites d’action pour le PFOS et le PFOA proposées par le SciCom (avis 15-2017). Les limites d’action étaient reprises dans le document suivant : Inventaire des actions et des limites d’action et propositions d’harmonisation dans le cadre des contrôles officiels.

 

Matrice

PFOS (µg/kg)

PFOA (µg/kg)

Viande

50

500

Lait

6

60

Œufs

100

1000

Poissons

150

1500

Depuis le 1er janvier 2023 le règlement (UE) 2023/915 de la Commission du 25 avril 2023 concernant les teneurs maximales pour certains contaminants dans les denrées alimentaires et abrogeant le règlement (CE) no 1881/2006 reprend des teneurs maximales pour les substances perfluoroalkylées dans certaines denrées alimentaires dans son annexe :  

 

Teneurs maximales

µg/kg de poids à l’état frais

Denrées alimentaires

PFOS*

PFOA*

PFNA*

PFHxS*

Somme des PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS*,**

X.1

Œufs

1,0

0,30

0,70

0,30

1,7

X.2

Produits de la pêche et mollusques bivalves

         

X.2.1

Viande de poisson

         

X.2.1.1

Chair musculaire de poisson, à l’exclusion des espèces énumérées aux points X.2.1.2 et X.2.1.3.

Chair musculaire des poissons énumérés aux points X.2.1.2 et X.2.1.3 s’ils sont destinés à la fabrication d’aliments pour nourrissons et enfants en bas âge.

2,0

0,20

0,50

0,20

2,0

X.2.1.2

Chair musculaire des poissons énumérés ci-après, s’ils ne sont pas destinés à la fabrication d’aliments pour nourrissons et enfants en bas âge :

Bar (Dicentrarchus species)

Bonite (Sarda species)

Brochet (Esox species)

Chinchard (Trachurus trachurus)

Corégone blanc (Coregonus albula et Coregonus vandesius)

Flet (Platichthys flesus)

Hareng de la Baltique (Clupea harengus membras)

Lamproie marine (Petromyzon marinus)

Lotte (Lota lota)

Loup (Anarhichas species)

Mulet cabot (Mugil cephalus)

Palomète (Orcynopsis species)

Phosichthys argenteus

Sardine (Sardina species)

Saumon et truite sauvages (Salmo et Oncorhynchus species, sauvages)

Sprat (Sprattus sprattus)

Tanche (Tinca tinca)

7,0

1,0

2,5

0,20

8,0

X.2.1.3

Chair musculaire des poissons énumérés ci-après, s’ils ne sont pas destinés à la fabrication d’aliments pour nourrissons et enfants en bas âge :

Anchois (Engraulis species)

Anguille (Anguilla species)

Barbeau (Barbus barbus)

Brème (Abramis species)

Corégone (Coregonus species)

Éperlan (Osmerus species)

Gardon (Rutilus rutilus)

Omble (Salvelinus species)

Perche (Perca fluviatilis)

Sandre (Sander species)

35

8,0

8,0

1,5

45

X.2.2

Crustacés et mollusques bivalves

Dans le cas des crustacés, la teneur maximale s’applique à la chair musculaire des appendices et de l’abdomen; dans le cas des crabes et crustacés de type crabe (Brachyura et Anomura), à la chair musculaire des appendices.

3,0

0,70

1,0

1,5

5,0

X.3

Viandes et abats comestibles

         

X.3.1

Viandes de bovin, de porc et de volaille

0,30

0,80

0,20

0,20

1,3

X.3.2

Viandes de mouton

1,0

0,20

0,20

0,20

1,6

X.3.3

Abats de bovin, de mouton, de porc et de volaille

6,0

0,70

0,40

0,50

8,0

X.3.4

Viandes de gibier, à l’exception de l’ours

5,0

3,5

1,5

0,60

9,0

X.3.5

Abats de gibiers, à l’exception de l’ours

50

25

45

3,0

50

* La teneur maximale s’applique à la somme des stéréo-isomères linéaires et ramifiés, qu’ils soient ou non séparés par chromatographie.

** Pour la somme de PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS, la limite inférieure est calculée en partant de l’hypothèse que toutes les valeurs inférieures à la limite de quantification sont nulles.

*** Le règlement (UE) 2023/915 de la Commission du 25 avril 2023 concernant les teneurs maximales pour certains contaminants dans les denrées alimentaires a abrogé le règlement (CE) no 1881/2006

Le lait n’est pas repris dans les teneurs maximales européennes.
Par conséquent, la limite d’action pour celui-ci uniquement, reste d’application.

 

10. Qu’attend-on des entreprises de la chaîne alimentaire ?

Toutes les entreprises de la chaîne alimentaire sont responsables des produits qu'elles mettent sur le marché. Elles doivent donc s'assurer que les produits sont sûrs. Elles peuvent le faire sur la base de leur autocontrôle

L’AFSCA a publié des lignes directrices pour la mise en place d'un monitoring dans le cadre de l’autocontrôle des opérateurs actifs dans la production primaire animale dans les zones à risque PFAS. Ces lignes directrices sont accessibles à tous et peuvent être consultées ici.

Les éleveurs de bovins peuvent dans le cadre de leur autocontrôle, réaliser des analyses de PFAS sur le sang de leurs animaux vivants. Les résultats obtenus peuvent être une bonne indication du niveau de contamination de la viande et les abats de l’animale en cas d’abattage immédiat.

Le SciCom, dans son avis 01-2025, considère qu’un niveau 2,5 µg/L de sérum sanguin bovin pourrait être appliqué comme une valeur indicative appropriée pour estimer la conformité de la teneur en PFOS (ou PFOA ou PFNA ou PFHxS) dans la viande, le foie et les reins.

Si cette valeur indicative est dépassée, les éleveurs de bovins peuvent attendre un certain délai qui serait calculé par le biais d’un outil d’estimation. Cet outil permet de déterminer la durée recommandée, en jours, avant d’obtenir probablement un résultat inférieur à la valeur indicative. La durée calculée n’est qu’à titre indicatif, dans la réalité elle peut être plus courte ou plus longue, et l’AFSCA ne peut être tenue responsable de la différence entre la durée théorique et celle en réalité.

Les entreprises du secteur de la transformation et de la distribution sont également responsables des produits semi-finis et finis qu'elles commercialisent. Elles doivent s'assurer que les matières premières/ingrédients ainsi que l'eau qu'elles utilisent dans leur production ou au cours de leurs opérations soient sûrs. Dans ce but, elles peuvent, par exemple, effectuer ou faire effectuer des analyses elles-mêmes ou demander des rapports d'analyse au fournisseur. 

Bien que le champ d'application des lignes directrices ne concerne que la production primaire, des opérateurs alimentaires actifs dans le secteur de la transformation et de la distribution qui utilisent l’eau comme ingrédient/matière première dans leur production de denrées alimentaires peuvent également s’en inspirer.


11. Y a-t-il des risques pour la santé des consommateurs qui ont consommé des aliments contaminés ?

L'AFSCA comprend les préoccupations des consommateurs concernant l'absorption de substances PFAS via l’alimentation.

Les PFAS n'ont pas d'effets aigus sur la santé. Cela signifie que l'on ne peut pas tomber malade immédiatement.

Une exposition intensive et à long terme aux PFAS peut avoir un impact sur la santé.

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