Communiqués de presse
- 07/12/2012 : Un quatrième foyer d’anémie infectieuse équine a été diagnostiqué à Saint-Georges-sur-Meuse
- 08/08/2012 : Troisième foyer d'anémie infectieuse diagnostiqué en province de Liège (PDF)
- 10/07/2012 : Deuxième foyer d'anémie infectieuse a été diagnostiqué en province de Liège (PDF)
- 01/06/2012 : 3 nouveaux cas d'anémie infectieuse ont été diagnostiqués chez des chevaux présents dans le foyer en province de Liège (PDF)
- 21/05/2012 : Un cas d'anémie infectieuse a été diagnostiqué chez un cheval en province de Liège (PDF)
- 04/06/2010 : Deux nouveaux cas d'anémie infectieuse équine diagnostiqués à Brugge et à Charneux (PDF)
- 17/03/2010 : Deux cas d'anémie infectieuse équine diagnostiqués en Province de Liège (PDF)
- 01/02/2010 : Un cas d'anémie infectieuse a été diagnostiqué chez un cheval à Assebroek (PDF)
Qu'est-ce que l'anémie infectieuse équine ?
L'AIE (parfois appelée fièvre des marais) est une maladie virale du cheval, qui peut se manifester par une altération chronique de l'état général, accompagnée d'une fièvre intermittente.
Les espèces sensibles sont les chevaux, les mules et les ânes. Il ne s'agit donc pas d'une zoonose.
Agent infectieux
Virus de la famille des Rétroviridés, genre Lentivirus. Il existe plusieurs souches, chacune ayant une virulence différente. La pathogenèse n'est pas encore entièrement comprise : la réaction immunitaire contre les antigènes conduit à une anémie, à des lésions des vaisseaux sanguins et à d'autres lésions organiques. La multiplication initiale du virus a lieu dans les monocytes/macrophages. Le virus échappe ainsi à la réaction immunitaire humorale.
Symptômes
La maladie peut présenter une forme aiguë et une forme chronique. On rapporte également des porteurs asymptomatiques.
- Forme aiguë : Fièvre élevée intermittente accompagnée de faiblesse musculaire, d'ataxie, de tremblements, éventuellement avec ictère ou congestion des muqueuses. Des hémorragies pétéchiales sous le dessous de la langue sont caractéristiques ainsi que de forts battements de cœur, une tachycardie et une arythmie (myocardite). La formation d'œdèmes dans les parties inférieures du corps est possible.
L'anémie apparaît assez rapidement. L'appétit n'est généralement pas perturbé. On observe parfois des morts soudaines. Une guérison complète est rare, plus souvent, on observe des poussées de fièvre intermittentes. - Forme chronique : Amaigrissement, fatigue, diminution des capacités. Les chevaux mis au repos ne présentent souvent qu'une faible élévation de la température le soir. Des poussées de fièvre après les efforts physiques sont caractéristiques. Les animaux infectés restent porteurs du virus, même si les symptômes cliniques sont absents.
- Porteurs asymptomatiques : Ces chevaux paraissent en bonne santé, mais présentent des quantités faibles ou indétectables du virus dans le sang. Les porteurs asymptomatiques peuvent ne jamais être atteints de la forme aiguë ou infectieuse. Cependant, des facteurs tels le stress, les traitements ou d'autres maladies peuvent provoquer l'apparition de la forme aiguë, et donc, une augmentation importante de la quantité de virus circulant dans le sang.
Période d'incubation
Entre 1 et 3 semaines, mais parfois 3 jours ou jusqu'à 3 mois.
Epidémiologie
La transmission a lieu par l'intermédiaire d'insectes hématophages (taons, mouches) , par voie iatrogène (aiguille, matériel de dentisterie) ou via l'utilisation de dérivés sanguins (sérum). Le virus survit jusqu'à 4 heures chez l'insecte et jusqu'à 4 jours dans une aiguille contaminée. Une infection intra-utérine est possible mais rare. La semence des étalons infectés est contagieuse. La présence de virus a été mise en évidence dans les sécrétions animales (fèces, mucus, lait) ainsi que dans les tissus animaux ; ces derniers modes de contamination étant néanmoins considérés comme limités.
Il existe une influence saisonnière avec une augmentation de la transmission en été et en automne (insectes vecteurs).
Le virus persiste dans les animaux infectés toute leur vie durant ; ces animaux représentent alors un réservoir du virus.
Diagnostic
Suspicion en cas de fièvre d'origine inconnue résistante aux thérapies, d'élévation occasionnelle de la température et d'amaigrissement malgré un bon appétit. Pour la confirmation, l'échantillon sanguin subit un test de Coggin (test en immuno-diffusion).
Prévention – Traitement
Aucun traitement n'est autorisé, les chevaux infectés restent porteurs à vie. Ils doivent être abattus ou euthanasiés aussi rapidement que possible.
Il n'existe aucun vaccin contre cette maladie.
Par conséquent, l'application des mesures de bonnes pratiques vétérinaires et de bonnes pratiques d'hygiène est de première importance :
- utilisation de matériel injectable à usage unique,
- en cas d'utilisation de matériel pouvant être contaminé par du sang (sonde gastrique, matériel de dentisterie, matériel de pansage et soin, …) ou des sécrétions animales (matériel de soin, bridons, …) : utilisation de matériel à usage unique, à usage individuel (toujours pour le même animal) ou nettoyage et désinfection avec un désinfectant ayant une action virucide.
L'application d'insecticides ou de répulsifs sur les chevaux peut limiter les piqures d'insectes et donc le risque de propagation par les vecteurs. Les molécules recommandées par la littérature sont la permethrine et les pyréthrinoïdes. Cependant, il n'y a aucun médicament vétérinaire à base de ces molécules ayant une autorisation de mise sur le marché en Belgique pour les chevaux. Le principe de la cascade doit donc s'appliquer.
Toutefois, en zone non endémique, la mesure principale est d'identifier les chevaux malades et de les éliminer.
Une attention particulière doit être portée aux symptômes de la maladie (voir Législation belge).
Législation belge
L'AIE est une maladie reprise à l'arrêté royal du 3 février 2014 désignant les maladies des animaux soumises à l'application du chapitre III de la loi du 24/03/1987 relative à la santé des animaux et portant règlement de la déclaration obligatoire. Il s'agit donc d'une maladie à déclaration obligatoire qui doit être notifiée sans délai à l'Unité Locale de Contrôle.
L'arrêté royal du 01/02/2012 relatif à la lutte contre l'anémie infectieuse des équidés est d'application.
Cet arrêté fixe entre autres:
- la définition d'animaux suspects d'anémie infectieuse ;
- les obligations du détenteur et du vétérinaire :
-en cas de suspicion, le détenteur doit faire appel à un vétérinaire agréé ;
-le vétérinaire doit inspecter le cheval dans les 24 heures, si la suspicion est avérée, le vétérinaire doit notifier la suspicion à l'AFSCA et doit veiller à ce que les chevaux suspects soit tenus à distance des lieux où d'autres chevaux pourraient être contaminés ; - les mesures à mettre en place en cas de suspicion de la maladie dans une exploitation :
- isoler les animaux suspects des autres équidés de l'exploitation et des équidés des alentours ;
- confirmer/infimer la présence de l'infection ;
- empêcher la propagation de la maladie durant la période de suspicion en interdisant les mouvements des animaux suspects, des produits biologiques et interdire l'utilisation de ces produits. - les mesures à mettre en place en cas de confirmation de la maladie dans une exploitation :
- abattage ou mise à mort des animaux infectés dans les plus brefs délais ;
- destruction des stocks de produits biologiques issus d'un donneur infecté ;
- isolement de tous les équidés de l'exploitation et interdiction des entrées et sorties d'équidés de l'exploitation ;
- interdiction de sortie des produits biologiques de l'exploitation et interdiction d'utilisation. - les exigences pour permettre la levée des mesures en cas de suspicion ou de confirmation de la maladie dans une exploitation ;
- les mesures d'isolement et d'analyse des chevaux introduits en Belgique en provenance de Roumanie.
Situation en Belgique
En 2010, l'anémie infectieuse équine a été diagnostiquée en Belgique pour la 1ère fois. 7 foyers ont été identifiés. Tous les chevaux infectés étaient originaires de Roumanie. Les animaux infectés ont été abattus ou euthanasiés et les 7 exploitations concernées ont été soumises à des mesures d'interdiction de mouvements et à un suivi sérologique des chevaux restants. Les mesures ont été levées dans toutes les exploitations après que l'absence d'infection ait été confirmée 3 mois après l'élimination de l'animal infecté.
Bien que les exigences sanitaires européennes relatives aux échanges de chevaux depuis la Roumanie aient été renforcées, le problème n'est pas encore résolu :
- entre 2007 et 2009, 2085 chevaux roumains ont été introduits en Belgique : la grande majorité a quitté la Belgique, 95 chevaux présents sur notre territoire ont été testés, 34 sont morts. Malheureusement, pour 226 animaux, un défaut de traçabilité rend leur identification quasi impossible. Certains de ces chevaux sont susceptibles d'être infectés par l'anémie infectieuse équine et de propager l'infection;
- l'Allemagne a identifié des lots de chevaux qui ont été introduits illégalement en provenance de Roumanie, y compris des animaux infectés par l'anémie infectieuse équine.
En 2012, un foyer a été diagnostiqué le 15 mai en province de Liège. 5 animaux du foyer se sont révélés infectés. Ils ont été euthanasiés. Le 9 juillet 2012, un deuxième foyer a été découvert dans une exploitation en province de Liège située à quelques kilomètres du premier foyer. Le cheval atteint a été euthanasié. Le 7 août 2012, un troisième foyer était identifié. Le poney atteint a été euthanasié. Le 6 décembre 2012, un quatrième foyer a été diagnostiqué, les cinq chevaux de cette exploitation étaient déjà l’objet de mesures de contrôle à cause de la proximité du foyer 3. Une enquête épidémiologique a été réalisée pour identifier les équidés ayant pu être contaminés. Les animaux ayant été en contact sont considérés comme suspects d'anémie infectieuse et doivent être testés vis-à-vis de la maladie. En attendant qu'il soit établi que ces animaux ne sont pas infectés, ils doivent être isolés afin d'éviter la propagation de la maladie.
Le 19 février 2024, l'infection d'un cheval par l'anémie infectieuse équine a été confirmée dans la province d'Anvers. L'animal était détenu dans une installation avec 16 autres chevaux. L'animal infecté a été euthanasié et les autres chevaux ont été testés. Des mesures appropriées ont été prises dans l'établissement concerné pour éviter la propagation de la maladie. Une enquête épidémiologique est en cours pour déterminer avec quels autres équidés l'animal infecté a pu entrer en contact.
Pour plus d'informations, voir les communiqués de presse ci-dessus.
Cas d'A.I.E. diagnostiqués en Belgique
Localisation de l'exploitation | Origine de l'animal | Date de diagnostic | Nbre d'équidés euthanasiés | Date de la dernière euthanasie | Nbre d'autres équidés présents dans l'exploitation | Mesures |
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2024 |
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Rijkevorsel | 19/02/2024 | 1 | 23/02/2024 | 16 | ||
2012 |
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Saint-George-sur-Meuse | 06/12/2012 | 1 | 07/12/2012 | 4 | levées | |
Saint-George-sur-Meuse | 07/08/2012 | 1 | 08/08/2012 | 3 | levées | |
Horion-Hozémont | 09/07/2012 | 1 | 10/07/2012 | 44 | levées | |
Flémalle | 15/05/2012 | 5 | 13/06/2012 | 13 | levées | |
2011 |
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Assebroeck |
Roumanie | 29/01/2010 | 1 | 03/02/2010 | 44 | levées |
Fumal |
Roumanie | 16/03/2010 | 1 | 17/03/2010 | 0 | levées |
Warsage |
Roumanie | 16/03/2010 | 1 | 19/03/2010 | 79 | levées |
Brugge |
Roumanie | 21/05/2010 | 1 | 26/05/2010 | 2 | levées |
Charneux |
Roumanie | 26/05/2010 | 1 | 28/05/2010 | 1 | levées |
Knesselare | Roumanie | 08/06/2010 | 2 | 14/06/2010 | 3 | levées |
La Reid | Roumanie | 11/06/2010 | 1 | 14/06/2010 | 14 | levées |